Je suis un oiseau migrateur
Aux pattes duquel on a lié
Un gigantesque radiateur
Qui m’empêche de m’envoler
Je suis un Touareg voilé
Teint de bleu cérulé glacé
De mon chameau les pattes coupées
Pour m’interdire de voyager
Quand d’aimer trop la liberté
Par d’autres on se voit empêché
Nos musiques seront bâillonnées
Nos corps nos âmes ligotés
Je suis colombe de la paix
Hirondelle du cœur de ballet
Princesse aux mille et un palais
Sultan des mers et vents ailés
Je suis la brume aux alizés
Surfant diaphane aux airs légers
Araméenne ou Sibérienne
Sumérienne Arachnéenne
Quand d’aimer trop la liberté
Par d’autres on se voit empêché
Nos musiques seront bâillonnées
Nos corps nos âmes ligotés
Quand nos califes d’ires se prennent
Sur nous vomissent toute haine
Nous traînent nus à leurs arènes
Nous battent à mort comme des hyènes
Je suis aurore de matin frais
Libellule frêle du marais
Abeille d’or en robe soie
Iris blanche céruse et joie
Quand d’aimer trop la liberté
Par d’autres on se voit empêché
Nos musiques seront bâillonnées
Nos corps nos âmes ligotés
Je suis le chantre de nos peines
Licorne duale manichéenne
De nos désirs de nos espoirs
Chantant le blues un peu trop noir
De nos malheurs nos désespoirs
Nos horizons aux bras aveugles
Monte le blues des idées noires
De nos Guitares saxhorns et bugles
Quand d’aimer trop la liberté
Par d’autres on se voit empêché
Nos musiques seront bâillonnées
Nos corps nos âmes ligotés
Chanter la vie est ses fragrances
Chanter la mort ses fins ses transes
L’heure véritable de nos souffrances
Nos blues en ré en fa cadencent
De nos musiques monte le vrai
Le blues en chair le blues en os
Sur nos désastres il tire un trait
Le blues défie nos vies de rosses
Quand d’aimer trop la liberté
Par d’autres on se voit empêché
Nos musiques seront bâillonnées
Nos corps nos âmes ligotés
Travail patrie égalité
Mensonge en guise de vérité
Les trente cinq heures de liberté
On nous impose de travailler
Plutôt mourir que d’obéir
Le blues est fait pour nous nourrir
Nous sustenter nous animer
Le blues c’est ça la liberté
Quand d’aimer trop la liberté
Par d’autres on se voit empêché
Nos musiques seront bâillonnées
Nos corps nos âmes ligotés.