Aventures Cyrénaïques
Un roman d'aventure en Libye.
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Un roman d'aventure en Libye.
Liste de mes pièces de théâtre (6) entièrement écrites à la recherche d'un éditeur n’attendant qu’un metteur en scène et quelques acteurs adroitement dirigés par un réalisateur lui-même coaché par un producteur ou plus si affinités …..
1 Apocalypse nucléaire : mélodrame à connotation philosophique. pas de suite prévue.
Le soir de la saint Sylvestre, la centrale nucléaire de "petiteville" explose. Y'a du chambardement, des imprévus et du surnaturel ... et quelques réflexions philosophiques ...
3 h 3 f
3 actes de 3 scènes chacun
durée : 1h30
public : ados / adultes
2 Meurtre pluriel : Comédie policière. Y'a des suites prévues.
Cindy Cartwrigth vient de décrocher son diplôme d'inspectrice. Elle débarque au commissariat et un meurtre est commis dans une galerie d'arts. Elle prend les choses en main ... mais... y'aurait comme un os ... enfin ... c'est ce que dit le légiste ... il a jamais vu ça !
5 f 8 h
3 actes de 3 scènes chacun
durée : 1h30
public : ados / adultes
3 Un psy peut en cacher un autre : Comédie de boulevard. Pas de suite.
Un psy peut avoir besoin d’un autre psy … et qu’est-ce qu’ils se racontent ?
C’est normal quand on voit la clientèle de ces deux spécialistes …
Cette pièce est enregistrée à la SACD
Nombre de personnages : 13
Nombre d'acteurs mini : 5
Nombre d'acteurs maxi : 13
2 actes de 5 scènes chacun
durée : 1h30
public : ados / adultes
Cette pièce a été jouée à Bassan en 2014 :
http://yfig-en-chansons.hautetfort.com/archive/2014/04/24/les-videos-de-la-troupe-de-bassan-joue-un-psy-peut-en-cacher-5354517.html
Elle sera jouée en mars 2018 au Festival de théâtre de Pompignac :
http://yfig-en-chansons.hautetfort.com/archive/2014/04/24/les-videos-de-la-troupe-de-bassan-joue-un-psy-peut-en-cacher-5354517.html
et en juin à Ares.
4 Le fantôme du château de hurle aux loups : comédie burlesque. La suite est en cours d’écriture …
C’est l’histoire d’un fantôme qui refuse obstinément de porter son suaire alors forcément, il finit par s’enrhumer … l’inspecteur DVDP se demande de quoi il est mort, le médecin refuse de le soigner et le curé exorciste a peur de ce fantôme qui éternue ….
4 f 4 h 1 voix off et 1 fantôme qui n’apparaît que sous un drap.
Total 10 avec un maximum de 5 sur scène simultanément (3f 2h)
durée : 1h
public : ados
5 Un raout chez les ploutocrates : comédie sur fond de magouilles politiques … Pas de suite.
Un riche bourgeois organise une soirée pour cacher une réunion de combinards. La police les surveille depuis un certain temps… Mais que peut-il bien se passer pendant et après un raout ?
40 personnages pour une trentaine d’acteurs.
Durée estimée : 2 heures (avec un entracte)
public : ados / adultes
L’héritage : [est en cours d’écriture] Comédie sociétale. La suite du fantôme, mais pas burlesque. Pas de suite … mais …
Un couple de quinquagénaire vivant dans la précarité hérite d’un gros paquet … mais … contrairement aux idées reçues, les héritages, même les plus simples, ne se passent pas toujours dans la douceur …. Surtout quand il y a des millions et des millions d’euros en jeu ….
6 Tata Baluchon : Comédie sous forme de suites de sketches pour 2 à 4 ou 5 personnages.
Tata Baluchon est la femme rêvée pour ce genre de série. C’est une quinquagénaire vierge et romantique, naïve et aventurière (malgré elle). Elle se laisse entraîner par les évènements quand elle ne les engendre pas. Elle est waterproof et sportive en chaussons, elle peut être véhiculée ou piétonnière …. Qu’importe, elle vit et elle défit le temps et les éléments. Elle est acariâtre et très généreuse, soupe au lait aimant la soupe au chou.
Une douzaine d'épisodes d'environ 15 minutes
public : adultes
À l’exception de l’héritage, les pièces sont entièrement écrites.
J'ai aussi des trucs plus courts (une vingtaine de minutes environ) :
Dialogues à la noix : Comédie surréaliste. Découpé en petits courts mais peut faire un long. Pas de suite ... mais ...
Si la noix que vous écalez se mettait à parler ... et ... pas que la noix ....
Roméette et Julio : Comédie boulevardière … au théâtre, une représentation tourne au burlesque quand 2 comédiens se jettent sur scène pour le même rôle face à une comédienne déboussolée …
Une Saint Valentin sans Valentin : deux jeunes femmes se réveillent en cellule de dégrisement le lendemain de la St Valentin ... Valentin ... on ne sait pas ce qu'il est devenu ?
Si besoin est, je peux réécrire tout ou partie des pièces pour les adapter.
C'est parti mon kiki
Non …. Je ne vais pas vous apprendre à faire des pâtés de foie gras de Zanzibar ou des rillettes de Montélimar … je veux seulement vous entretenir de mes divagations scribouillardes.
Oh ! Je n’ai guère de notoriété à poser en guise de ridelles autour de ma personne pour vous convaincre de mon habilitation à vous entretenir de littérature.
Je n’ai aucun « best seller » à opposer à vos réticences à faire preuve de bonne volonté à mon égard.
Et je n’ai même pas de kalachnikov à vous mettre sous le nez pour vous forcer à m’écouter !
Rien, je n’ai rien que quelques mots d’intro qui, espérons, vous donnerons envie de faire un petit bout de chemin en ma singulière compagnie.
De quoi t’est-ce exactement que je veux vous causer ?
D’écriture.
Pas de styles …. Encore que … Pas de genre … même si … Pas de règles … ou à l’insu de mon plein gré …
Non, je veux vous entretenir de la façon dont l’usage de l’écriture peut amener à penser l’écriture différemment.
Au début était le verbe … Ouais …. Bon …. C’est pas original mais ce n’est pas moi qui ai inventé cette faribole !
Au début que j’écrivais … car il a bien fallu un début … je ne savais pas trop quoi écrire ni comment.
Pourquoi ?
Mais diantre, fichtre ! Parce qu’on peut écrire de tant de différentes façons !
Un article de style journalistique.
Un cours théorique sur la conchyliculture du bigorneau aux yeux bleux.
Un conte de fée humoristique ou lubrique.
Un sketch pour amuser le bourgeois qui s’emmerde devant sa téloche.
Une chronique des temps moderne dont la modernité n’a rien à envier au Moyen-âge qui était en avance sur son temps dans bien des domaines.
Un roman … d’aventures, d’amour, d’espionnage, policier …
Une pièce de théâtre, une comédie de boulevard, une tragédie, un burlesque …
Un scénario de cinéma ou une série télé ou de Bande Dessinées …
Vous rendez-vous compte de l’éventail infini de possibilités qui s’étalaient provocantes à mes yeux innocents ?
En fait, si je me souviens bien, j’ai écrit une nouvelle.
La nouvelle, c’est pas mal pour débuter. C’est court et on peut n’y mettre qu’un nombre limité de personnages. Ma nouvelle, je l’ai intitulée : « le choix du père ». C’est bien comme titre parce que ça n’a pas de sens unique. Le choix … quel choix ?
Faut pas croire, écrire une nouvelle de 25 pages, ça peut paraître facile mais ça ne l’est pas !
On se lance dans une grande aventure en se demandant si on y arrivera … on tombe sur des tas de pièges inattendus.
Par exemple, pour faciliter l’écriture, j’avais choisi de baser ma nouvelle sur une aventure qui m’était réellement arrivée … genre biographie épisodique. Mais on se pose rapidement la question de savoir ce qu’on peut dire et ce qu’il faut garder pour soi parce qu’on sera peut-être lu par des inconnus, des amis, voire la famille …
En fait … personne … ou presque ne vous lit … mais ça, on ne le sait pas au début !
Ensuite, j’ai écrit quelques mirliton … souvent, c’était des réponses rimées à des vacheries reçues sur internet …
Puis j’ai décidé de me lancer dans un roman. Ne le cherchez pas en librairie il n’a pas été édité. Son titre : « Ludmilla » … encore un titre suffisamment évasif pour que personne n’ai envie de le lire.
Un premier roman, ce n’est pas une aventure, c’est une gageure, un travail herculéen à réaliser par un nain. On ne devrait jamais se lancer dans pareille mésaventure sans prendre une bonne assurance anti-risquetout !
Je vous passe les affres de la technique liée à l’orthographe et la grammaire … les phrases qu’on pense mais qu’on ne sait pas écrire … les mots qu’on ne trouve plus … les mots qu’on met par défaut ….
Le pire est à venir …
Le pire, c’est qu’à la quatrième ou cinquième page on a l’impression d’avoir tout dit !
Alors …. On s’arrête et on se dit : « demain ça ira mieux ! »
Mais le lendemain rien ne se passe … ni le surlendemain …. Ni les jours suivants … et on finit par oublier qu’on avait fait un grand projet.
AH ! il en faut de l’ambition et de la niaque pour se remettre à l’ouvrage, surtout si on est tout bloqué !
Moi, mon truc, ça a été d’écrire des petits trucs pour me débloquer, des chroniques, une saynète, une fausse interview , de petits sketches … et tout doucement, ça s’est débloqué …
Mais ça ne veut pas dire que c’est gagné … loin de là … car l’imagination, voyez-vous, ça marche bien dans la tête, mais quand il s’agit de le transcrire sur le papier …. C’est une autre histoire !
Bon, bref …
Après, je me suis mis à l’écriture de ma première pièce de théâtre : « un raout chez les ploutocrates ».
Comme j’avais un peu d’argent mis de côté (c’est si rare) … je l’ai faite imprimer. On appelle ça « l’autoédition ».
Puis un polar dont j’avais jeté les bases quelques vingt ans auparavant et dont j’ai retrouvé les premières pages manuscrites car il n’y avait pas d’ordinateur à l’époque.
Je me suis essayé à écrire des chansons, puis de nouveau des chroniques et des petites choses tout en travaillant à une autre pièce puis à la transcription d’une pièce en scénario de cinéma.
Cessez de bailler, j’en suis arrivé à mon sujet.
À écrire ainsi, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il y a 3 genres qui se chevauchent.
Le plus évident, c’est le scénario de cinéma et la pièce de théâtre. En fait, on peut dire que c’est très semblable et que ça consiste en des dialogues.
Les cinéphages (femmes et hommes de cinéma) et les théâtreux tiennent absolument à ce que leurs disciplines restent bien dissociées et c’est dans la forme qu’ils imposent qu’ils tentent de forcer les uns et les autres à rester derrière d’infranchissables barrières virtuelles.
Voici un exemple d’écriture théâtrale :
Nous sommes au mois de juillet dans la galerie ‘Maurice Maurice’ où se déroule une exposition - vernissage. La salle (le magasin) est vide de monde. Musique douce d’ambiance. Lumière feutrée avec des spots sur les tableaux.
Une simple table sur tréteaux avec une nappe en papier blanche supporte des petits fours fatigués, une bouteille de soda et une bouteille de mousseux de mauvaise qualité avec des gobelets en plastique.
Des tableaux abstraits et figuratifs sont cimaisés sur des châssis amovibles, quelques statues sur des présentoirs …
Un couple de visiteurs vient à passer ..
Lui : Dis donc, y’a pas grand monde !
Elle : Y’a une ambiance à tirer au couteau !
Lui : Remarque …. C’est franchement pas terrible !
Elle : J’aime assez celui-là ! (elle lit l’étiquette au bas du tableau) bateau échoué sur la vase dans le port de Honfleur avant 1990. C’est où Honfleur ? et … Que s’est-il passé en 90 ?
Lui : C’est juste un bateau, il n’y a pas âme qui vive dans ce tableau …. Comme dans cette galerie, d’ailleurs !
Elle : Oui, mais les couleurs sont apaisantes et je préfère un bateau échoué qu’en pleine tempête, je n’ai pas le pied marin.
Lui : C’est tellement apaisant que ça donne envie de dormir !
Elle : Tu ne serais pas un peu de mauvaise foi ?
Lui : Viens ! Partons d’ici c’est trop morose.
(Ils partent)
Examinons les contraintes textuelles liées à l’écriture d’une pièce de théâtre.
La première est la division en actes et en scènes. Bon ! Ça, ce n’est pas bien difficile à faire.
Pour le théâtre, l’outil américain Celtx nous donne les clefs suivantes :
· Acte
· Entête (scène)
· Mise en scène (didascalies)
· Personnage
· Dialogue
· (Indication)
· Transition
· Texte
Il est à noter que l’outil Celtx fournit un certain nombre de fonctionnalités très utiles pour le metteur en scène ou le réalisateur.
Il permet de décrire avec une grande précision les personnages, leurs caractéristiques physiques et psychologiques, leur rôle en tant qu’antagoniste, protagoniste, faire-valoir, figurant … etc …
Il permet de gérer les accessoires et les plans de tournages avec l’emplacement de la ou des caméras et de tous les décors ainsi que les autorisations de tournage à demander aux mairies ou préfectures ….
Il permet de gérer les plannings de tournage …
Il construit, à partir du scénario, des rapports précieux sur les scènes successives incluant les personnages et leur charge de dialogues … et plein d’autres choses encore qui sont presque totalement inutiles à l’auteur.
Et un exemple de script (scénario de cinéma) :
1 INT/EXT LE PATIO ARBORÉ DE LA GALERIE DES MAURICE
Nous sommes au mois de juillet dans le patio planté de la
galerie "Maurice Maurice" où se déroule une exposition- vernissage.
Le patio est vide de monde. Musique douce d’ambiance Lumière feutrée avec des spots sur les tableaux.
Une simple table sur tréteaux avec une nappe en papier blanche supporte des petits fours fatigués, une bouteille de soda et une bouteille de mousseux de mauvaise qualité avec des gobelets en plastique Des tableaux abstraits et figuratifs sont cimaisés sur des châssis amovibles, quelques statues sur des présentoirs
Un couple de visiteurs vient à passer ..
1 LUI
Dis donc, y’a pas grand monde !
2 ELLE
Y’a une ambiance à tirer au couteau
!
3 LUI
Remarque .... C’est franchement pas
terrible !
4 ELLE
J’aime assez celui-là ! (elle lit
l’étiquette au bas du tableau)
bateau échoué sur la vase dans le
port de Honfleur avant 1990. C’est
où Honfleur ? et ... Que s’est-il
passé en 90 ?
5 LUI
C’est juste un bateau, il n’y a pas
âme qui vive dans ce tableau ....
Comme dans cette galerie,
d’ailleurs !
6 ELLE
Oui, mais les couleurs sont
apaisantes et je préfère un bateau
échoué qu’en pleine tempête, je
n’ai pas le pied marin.
7 LUI
C’est tellement apaisant que ça
donne envie de dormir !
8 ELLE
Tu ne serais pas un peu de mauvaise
foi ?
9 LUI
Viens ! Partons d’ici c’est trop
morose.
Ils partent
Pour le cinéma, l’outil américain Celtx nous donne les clefs suivantes :
· Entête (scène)
· Action (didascalies)
· Personnage
· Dialogue
· (Indication)
· Transition
· Valeur de plan
· Texte
Dans l’écriture des scripts, il n’y a ni actes ni scènes mais des entêtes qui définissent le plan de tournage et commence principalement par la définition « intérieur ou extérieur jour ou nuit ».
Comme tout un chacun peut le constater, seule la forme diffère … l’histoire (à travers les didascalies) et les personnages sont identiques.
Du coup, vous le sentez bien, si je propose un texte sous forme théâtre pour un film, le CNC qui finance des centaines de millions par an (véridique) et qui EXIGE le format « script » me priera poliment mais fermement d’aller voir ailleurs si j’essuie.
À l’inverse, si je propose une pièce de théâtre au format « script » à un metteur en scène (subventionné par le ministère de la culture qui a une liste d’amis réservés), celui-ci me proposera d’aller me faire pendre ailleurs.
Que faire ?
Ben … en fait, je dirais que je m’en fous !
Pourquoi ?
Mais parce que de même que personne ne lit mes textes, personne ne s’intéresse à mes pièces ni à mes scripts … cela me rend plus indépendants et c’est pour ça que j’ai décidé d’économiser mes forces et de cesser de perdre mon temps à mettre mes textes sous des formes imposées par d’autres qui n’ont pas vraiment le souci du fonds mais plutôt celui de la forme, ce qui explique en partie la déconfiture généralisée et du théâtre et du cinéma (les films français sont tous déficitaires en recette !).
Et puisque j’ai décidé de ne plus répondre aux dictats absurdes, autant aller jusqu’au bout du raisonnement et faire d’une pierre non pas 2 mais 3 coups. C’est pour ça que désormais, j’écris des romans-ciné-théâtre … comme ça :
Par ce beau mois de juillet, dehors, la chaleur est étouffante et le soleil brûle tout ce que ses rayons percutent.
La température est plus supportable sous la charmille du patio arboré de la galerie ‘Maurice Maurice’ où se déroule une exposition - vernissage.
L’espace ombré est vide de monde. Une douce musique d’ambiance flotte langoureusement dans l’air comme un effluve vaporeux et nuageux. La lumière feutrée donne une note suave orangée et intime. Les spots vifs projetant leurs rais clairs sur les tableaux forment des îlots de clarté rayonnante parsemée.
Au centre du patio, une simple table sur tréteaux avec une nappe en papier blanche supporte des petits fours fatigués, une bouteille de soda et une bouteille de mousseux de mauvaise qualité avec des gobelets en plastique.
Des tableaux abstraits et figuratifs sont cimaisés sur des châssis amovibles, quelques statues de stuc reposent nonchalants sur des présentoirs …
Malgré l’impression apaisante des lieux, il y plane comme une menace éthérée et dramatique.
Un couple de visiteurs vient à passer … Ils sont jeunes et branchés, ils sont entrés là par le plus grand des hasards après avoir lu la pancarte à l’entrée de la galerie exhortant les passants à venir se rafraîchir à l’abri du soleil et à se rincer l’œil avec les tableaux et sculptures. Ils sont en short et tong, très décontractés et très bronzés. Elle, blonde et lui brun ils ont des visages communs, sans particularité exceptionnelle.
Lui : Dis donc, y’a pas grand monde !
Elle : Y’a une ambiance à tirer au couteau !
Lui : Remarque …. C’est franchement pas terrible !
Elle : J’aime assez celui-là ! elle lit l’étiquette au bas du tableau bateau échoué sur la vase dans le port de Honfleur avant 1990. Ça l’interpelle et la questionne, elle se tourne vers son compagnon dans l’espoir qu’il lui procure quelques renseignements … C’est où Honfleur ? et … Que s’est-il passé en 90 ?
Il n’en sait rien le pauvre, comment pourrait-il savoir ? Il ne prend même pas la peine de s’excuser et s’esquive.
Lui : C’est juste un bateau, il n’y a pas âme qui vive dans ce tableau …. Comme dans cette galerie, d’ailleurs !
Elle : Oui, mais les couleurs sont apaisantes et je préfère un bateau échoué qu’en pleine tempête, je n’ai pas le pied marin.
Lui : C’est tellement apaisant que ça donne envie de dormir !
Elle : Tu ne serais pas un peu de mauvaise foi ?
Lui : Viens ! Partons d’ici c’est trop morose.
Ensuite et pour satisfaire à la notion de numérotation des dialogues des scripts pour le cinéma, je reprends les dialogue et je leur donne un ordre chronologique :
Comme ça :
1. Lui : Dis donc, y’a pas grand monde !
2. Elle : Y’a une ambiance à tirer au couteau !
3. Lui : Remarque …. C’est franchement pas terrible !
4. Elle : J’aime assez celui-là ! elle lit l’étiquette au bas du tableau bateau échoué sur la vase dans le port de Honfleur avant 1990. Ça l’interpelle et la questionne, elle se tourne vers son compagnon dans l’espoir qu’il lui procure quelques renseignements … C’est où Honfleur ? et … Que s’est-il passé en 90 ?
Il n’en sait rien le pauvre, comment pourrait-il savoir ? Il ne prend même pas la peine de s’excuser et s’esquive.
5. Lui : C’est juste un bateau, il n’y a pas âme qui vive dans ce tableau …. Comme dans cette galerie, d’ailleurs !
6. Elle : Oui, mais les couleurs sont apaisantes et je préfère un bateau échoué qu’en pleine tempête, je n’ai pas le pied marin.
7. Lui : C’est tellement apaisant que ça donne envie de dormir !
8. Elle : Tu ne serais pas un peu de mauvaise foi ?
9. Lui : Viens ! Partons d’ici c’est trop morose.
D’autre part, avec le jeu des couleurs de texte, je réponds à la condition qui stipule que l’on doit séparer clairement les dialogues des didascalies.
Elle est pas belle, la vie ?
J’aime bien les documentaires animaliers, ils sont toujours pleins d’enseignements.
Tenez, les poissons chats, par exemple, ces hideux animaux qui vivent aux fonds des eaux opaques et se nourrissent de vermines, de cadavres en décomposition laissés par les crocodiles délicats qui ne consomment pas la chair trop putride.
Ces poissons là vivent et se développent sans trop de désagréments tant que les eaux sont hautes à la saison des pluies.
Ils parcourent les fonds, leur bouche suceuse fouissant la vase, les moustaches en bataille, tactiles et graciles, détectant à tâtons les mets qu’ils affectionnent.
Ils grossissent, font de la graisse et fraient puis pondent dans la vase qui bientôt redeviendra terre sèche et craquelée.
Les œufs résisteront jusqu’aux prochaines pluies.
Mais en attendant, voilà nos poissons chats, poussés par la sécheresse et le tarissement, entassés pêle-mêle dans un trou d’eau qui s’évapore un peu plus chaque jour.
Si on voulait faire un bon mot, on dirait qu’ils s’entassent comme des sardines.
Mais pour eux ce n’est pas drôle.
Frétillants comme des brèles pour se faire de la place ils deviennent des proies faciles pour tous les prédateurs qui s’en repaissent.
Les crocodiles et les horribles marabouts (d’ficelle) les dévorent sans cérémonies et quand ils sont repus et qu’il n’y a plus d’eau, les poissons desséchés forment une masse noire qui nourrira la terre en azote et minéraux.
C’est pas marrant la vie du poisson chat.
Être entassés, les uns par-dessus les autres, sans échappatoires, sans autre lieu où aller et se retrouver à la merci des prédateurs sans pitié, voilà la vie affreuse des poissons chats hideux.
OOOOOOHHHH ne voyez là aucune métaphore illustrant un comportement quelconque humain … non, les hommes ne mangent pas de ce pain là ! Les hommes sont, certes cruels, mais jamais ils ne massacreraient leurs prochains entassés dans la nasse comme des sardines.
Pièces en 3 actes de 3 scènes chacun.
Durée 1h30
4 h
4 f
Voix off et fantôme
5 personnages simultanément sur scène.
Le héros de cette comédie burlesque est un fantôme qu’on ne voit presque pas mais que, singulièrement, on entend.
Ce fantôme erre dans les arcanes du château de hurle aux loups, semant une terreur effrayante parmi les visiteurs non avertis.
Refusant obstinément de porter son suaire (drap) il finit par s’enrhumer … ATCHOUM !
Le médecin appelé au chevet du fantôme renonce et prévient le curé qui vient pour l’extrême onction et l’exorcisme …
Ayant lamentablement échoué, ils préviendront, en désespoir de cause, la police qui délègue son plus fin limier sur les lieux : l’inspecteur chef DVDP (David Van den Prout).
Toutes ces âmes bien intentionnées contrecarrent en fait les projets d’un gîte hanté de la duchesse veuve et propriétaire du château.
Rassurez-vous … tout finit bien ! Et les rires sont garantis du début jusqu’à la fin !
Début de la pièce
http://youtu.be/b5htlaFUjNk
Eva Patreau et son perroquet 1
Eva Patreau et son perroquet 2
Joséphine Troudeballe 1
Joséphine Troudeballe 2
le curé 1
le curé 2
Un psy peut en cacher un autre
enfin mis en scène pour la première fois !
J’ai reçu un message ... suivi d'une conversation téléphonique d'une dame très sympathique et dynamique metteur en scène qui réside dans un petit village non loin de Béziers et qui me demande d'autres saynètes.
Elle a monté et fait jouer 5 saynètes (sur 10) de ma pièce :
"un psy peut en cacher un autre"
devant 200 personnes (vous pourrez vérifier la véracité de cette information avec le lien vers le Midi Libre plus bas …).
La salle a beaucoup ri et beaucoup apprécié. Certains ont même eu l’audace de critiquer en disant que c’était trop court ou pas assez long …. Non mais !!!
Ils rejoueront ce spectacle en septembre et octobre (avec une saynète en plus) dans d'autres petites communes mais la troupe me sollicite déjà pour d'autres textes ...
Je vais leur envoyer des sketchs de
"tata Baluchon" ....
Et j'attends qu'elle ait mis sur internet des photos et des vidéos extraites du spectacle ... dès que je les reçois je vous tiens au courant avec une seconde chronique sur ce même sujet.
Elle dit que grâce aux vidéos et aux rires éclatants des spectateurs, les autres associations se battent pour obtenir le spectacle .... ils ont même refusé le Zénith de Béziers ... pas assez de places ! (bon … ça c’est pas vrai mais j’ai bien le droit de rêver !)
On peut dire que j'aurais vraiment commencé tout en bas, sans le moindre piston, sans relation, sans rien .... mais bon .... à partir du moment où le public en redemande, même si c'est dans un bled perdu au milieu de nulle part du Languedoc Roussillon ... moi, j'en suis fier ! (J’espère que la troupe ne prendra pas ombrage de cette dernière remarque si jamais ils tombent dessus car je m’associe totalement à eux en qualité d’inconnu dans son trou perdu !!!)
C'est pas à Honfleur qu'on verra ça avec tous les trouducs qui ont pris la culture en otage et qui font des spectacles minables pour des spectateurs indigents !!! :)
Ce n'est qu'un début ... je continue le combat ....
Ils ont pris, me dit-elle, un véritable perroquet pour jouer le rôle du perroquet et c'est quelqu'un en coulisse qui parle pour lui et dit la réplique devenue immortelle : "espèce de salope !"
Moi, madame, j'exporte la culture Normande jusqu'au fin fond de la France très profonde pendant qu'à Honfleur on se gargarise des auteurs pédants et tristes !
Faut aussi que j'écrive la suite des dialogues à la noix .... je suis débordé !!!!!!! MDR !!!
Ci-dessous le lien vers l’article du Midi Libre par Geneviève Forasiepi :
Les habitants de Bassan pourraient chanter : "Dans la vie faut Bassan faireeee"!
Bon ... maintenant que je suis devenu un auteur incontournable du paysage culturel de la France profonde, je dois avouer que je suis très fier de figurer parmi les auteurs inconnus lus.
Ben oui !
Quand on sait les difficultés qu’il y a à se faire lire …. On apprécie mieux l’exploit !
Vous me connaissez, l'humilité est mon humus, le lit de feuilles de mes textes qui n'intéressent personne et forgent à la fois le froment et le composte de l'avenir de la culture de la France ...
Les petits enfants apprendront par cœur "le mot nu" (c'est Edmond (prof de lettres à la retraite) qui me l'a prédit) ... les plus vieux auront les lèvres pendues aux seins généreux de tata Baluchon et les caïds ne jureront que par DVDP ....
C'est comme ça, on n'y peut rien .... les premiers ministres se suivent et se succèdent .... les présidents président dans le vide ... et mes conneries me survivront si Allah Jéhovah Bouddha et tata Baluchon le veulent bien !
En conséquence, je vous le dis en vérité ... je vais me coucher avec bonheur et le sentiment du devoir accompli !
Poils au zizi !!!!!!
3. Dialogues à la noix dans la salle d’attente !
Bon ! il faut savoir faire contre mauvaise fortune bonne figure !
J’ai donc fait mon plus beau sourire au téléphone en appelant le psy qu’un ami m’a indiqué comme étant spécialiste des causes perdues de mon espèce. Il est par ailleurs « expert auprès des tribunaux » ce qui est une preuve irréfutable d’équilibre psychique et intellectuel.
Moi : « Allô ! ?»
Le Psy : « Allô ! ? »
M : « Vous êtes bien le docteur Chabraque ? »
LP : « Vous êtes bien au cabinet du docteur Chabraque, je suis sa secrétaire. Que puis-je pour vous ? »
M : « Je souhaiterais parler au docteur Chabraque. »
LP : « Mais certainement, je vous propose lundi à 14h, c’est à prendre ou à laisser ! »
M : « Je prends »
Et en mon for intérieur, je me dis en aparté : « Si je peux pas y aller on pourra pas dire que je n’ai pas essayé ! ».
J’ai donc pris un RTT et le lundi, je me pointe au cabinet du docteur Chabraque.
C’est une belle villa de trois étages en pierres de tailles meulières (comme la truite éponyme). Elle est ornée de colombages (pans de bois) en chêne peints en vert SNCF et Les volets en frêne sont peints de rouge.
Elle est plantée là, si haute avec sa toiture pentue de tuiles rouges en plein milieu d’un parc arboré et on y accède par longue une allée blanche de gravillons de Saint Omer.
Puis on gravit sept marches pour accéder au perron couvert d’une verrière du XVIIIème siècle donnant sur une grande porte ferronnière à double vantaux vitrés.
Sur le côté droit de la porte, une grande plaque en cuivre jaune sur laquelle est gravé :
«
»
Franchement, ça vous fiche un de ces frissons toutes ces compétences réunies en un seul et même homme !
On se dit qu’on va sonner à la bonne porte … si on la trouve … la sonnette …
Mais, comme par magie et sans qu’on ait rien à entreprendre, la porte s’ouvre.
Une grande femme nue sous sa blouse blanche, les tétons en batterie, les lèvres rubicondes et les dents blanches comme de l’ivoire, blonde comme les épis de blé avant la moisson, les yeux bleus, les paupières bleues, les cils noirs et longs comme des poils de chameau, battant comme un métronome tous les dix centièmes de seconde …
Forcément, vous restez là, les bras ballants, la tempe claquante, la respiration haletante, le regard perdu dans le bleu de ses yeux, les mains moites et les jambes flageolantes.
Elle, professionnelle et habituée à faire cet effet là sur les hommes, s’efface et vous invite à entrer puis à la suivre jusqu’à la salle d’attente.
Elle est pleine (la salle d’attente).
C’est une pièce rectangulaire assez grande avec une table basse au milieu sur laquelle diverses revues s’étalent languissantes. Les murs sont ornés de sérigraphies usées représentant des squelettes et des cadavres.
D’un rapide regard circulaire on peut comprendre que les gens qui sont là ne sont pas comme tout le monde.
Une femme a tourné sa chaise pour s’asseoir le dos tourné à la salle. Certains ont la tête baissée, d’autres se cachent derrière un journal ou un éventail … il y a une dame âgée qui tient une cage sur ses genoux. La cage contient un perroquet gris et vert du Gabon, de ceux qui sont des plus loquaces.
Un vieux monsieur chenu a sous sa chaise un lévrier couché en chien de fusil.
Soudain, la porte de la salle d’attente s’entrouvre et l’infirmière secrétaire accoucheuse passe sa tête blonde bleue pour annoncer :
« Le docteur est arrivé ».
La porte se referme sur une espèce de murmure qui court comme une rumeur en faisant tout le tour de la salle d’attente.
Puis le silence revient. On entendrait une mouche se faire violer !
La dame qui tourne le dos à la compagnie s’exprime comme dans un souffle :
« C’est qui qui commence ? »
La dame au perroquet annonce :
« Il y a un nouveau. »
Le perroquet répète :
« Un nouveau » sur un ton nasillard.
Il s’ébroue et un nuage de poussière envahit la cage avant de se répandre.
Le lévrier lève sort la tête d’entre ses pattes puis la remet.
J’éternue, sous l’effet de la poussière.
« AAAAAATTTCCCHHHOOUUMMM !!! »
Tous :
« À vos souhaits ! »
La porte s’entrouvre et l’infirmière multi cartes passe sa tête polychrome pour demander :
« Madame Lamaison ».
Une dame cachée derrière son éventail se lève sans montrer son visage et sort de la pièce.
La dame qui tourne le dos :
« Celle-là, elle est irrécupérable, elle croit qu’elle est espagnole alors qu’elle est née à Dunkerque d’un père allemand et d’une niçoise. »
Le monsieur qui a le lévrier sous sa chaise :
« C’est pas à vous de donner des leçons aux autres, quand on se prend pour une diva on se tait ! »
La dame qui a un chapeau avec des oiseaux vivants attachés par les pattes :
« Les divas c’est juste bon à se coucher sur un divan ! »
Un monsieur qui se cache le visage derrière le Canard Enchaîné du 11 août 1975 (le journal est à l’envers mais on arrive quand même à en lire des bribes) :
« Le divan du docteur est vieux et déchiré, il sent le tabac froid et le dégobillé, moi, je prends toujours une couverture avec moi pour m’y étendre ! »
La dame qui a le dos tourné se lève puis se rassied :
« Vous ne m’aurez pas avec vos stupides provocations, je ne chanterai pas, pas aujourd’hui ! »
Le chien se lève, va à la chaise de la dame qui a le dos tourné et lève la patte sur un des pieds … La dame qui a le dos tourné lui crie :
« Dégage de là sale cabot, va pisser sur ton maître ! »
Un long silence s’installe pendant que le sale cabot retourne se coucher sous son maître.
J’en profite pour jeter un coup d’œil circulaire plus circonspect.
Nous sommes sept. Une chaise est vide, celle de madame Lamaison.
En sus de moi-même, les six autres sont tous plus bizarres les uns que les autres.
La dame qui nous tourne le dos voûté les cheveux gris sale, les épaules couvertes d’un vieux pull marron côtelé à mailles larges fait comme une tâche sur sa chaise. Elle se situe juste en face de moi ce qui fait que je ne peux même pas voir son profil.
Elle me fait tant penser à tata Baluchon que je lui garde ce surnom.
En tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, à ma droite un vieux monsieur à la barbe courte, aux gros sourcils broussailleux blancs sur des yeux caves aux minuscules orbites, des lèvres charnues et brunâtres, un front rabougri le tout sur un cou quasi inexistant.
Je le surnomme illico « le vieux singe ».
Sous sa chaise, un lévrier afghan qui pue comme une vieille négligée.
La dame qui est à sa droite est plus ou moins cachée à mes yeux, mais je peux la voir un peu en me penchant en avant en arrière. Elle n’a pas de visage, il est caché sous un foulard bleu pâle. Elle porte un gilet gris en laine et une robe ou une jupe, je ne sais trop, en tissus moiré qui lui descend le long de ses jambes croisées jusqu’aux chaussures plates noires.
Elle, je lui attribue le pseudo de « Mamma ».
Sur ses genoux le perroquet du Gabon dans sa cage.
À ma droite 90°, non loin de la porte, un petit monsieur sans âge qui lit son journal à l’envers : le Canard Enchaîné du 11 août 1975. Il ne bouge pas, seul le journal tremblote faisant un bruit incongru comme le vent dans les feuilles mortes d’un orme. Sous son pantalon crème on devine des jambes anémiées. Il les tient bien serrées et ses pieds chaussés de pantoufles ne touchent pas terre.
« C’est peut-être un enfant ? » me dis-je en douce.
Seuls ses petits doigts noirs boudinés serrant maladroitement le journal trahissent sa couleur.
Je lui donne donc le surnom de « pygmée ».
À ma droite à 45° et à la droite de la dame qui nous tourne le dos, une dame qui a un chapeau avec des oiseaux vivants attachés par les pattes. De temps à autre, un oiseau cherche à s’envoler, mais il retombe inexorablement sur le chapeau en jurant comme un charretier mal embouché. L’un des trois oiseaux pend lamentablement sur le bord du bibi, tenu par une patte attachée. De temps à autre il est pris de soubresauts alors la dame lève la main pour le remettre sur le chapeau mais il ne tient jamais bien longtemps.
Je lui accorde le doux nom de « pervenche »
Le lévrier susurre sans même se donner la peine de lever le museau :
« Si c’est pas malheureux ! ».
Je sursaute un peu, histoire de marquer le coup, mais sans plus.
Personne ne semble avoir prêté attention à la remarque du lévrier.
Je demande au singe :
« Il s’appelle comment votre chien ? »
C’est le chien qui me répond :
« Ata-Truc ». Personne ne moufte !
Je continue et termine mon tour de salle en lorgnant vers la dame élégante qui est à ma gauche à 315° et à gauche de la dame qui a le dos tourné.
Elle est roide sur sa chaise, engoncée dans un grand manteau sombre, le cou entouré d’une fourrure naturelle de bichon. Son visage anguleux est plâtré de fard, ses petits yeux chafouins disparaissent sous de lourdes paupières lestées de pâte épaisse qui coule jusqu’à ses cils courts noircis au khôl de Monoprix. Son nez évoque Pinocchio et son chapeau Don Quichotte.
Je l’appelle « la fée Carabistouille » parce que ça rime avec citrouille.
« Et toi, tu t’appelles comment ? » Me demande le chien.
« Yfig »
Le singe tance son chien : « Tais-toi Ata-Truc, ne dérange pas le monsieur ! ».
Moi : « Mais il ne me dérange pas. »
« Laisse tomber ! il ne parle pas aux étrangers ! » Me répond le klébar.
Tata Baluchon, qui nous tourne le dos, m’interpelle :
« Vous êtes là pourquoi, monsieur Yfig » … et elle dit ça avec une espèce de dégout perceptible dans sa voix, surtout sur le ‘monsieur’.
A ce moment un oiseau tente de s’échapper et retombe sur le chapeau avec un grand :
« MERDE ! ».
Moi : « Je suis venu consulter le psy parce que j’entends les objets, les légumes, les animaux … parler. »
Le pygmée me lance d’une voix de basson :
« Et en quoi ça gêne ? »
Moi : « Oh pour tout plein de choses ! »
La fée Carabistouille parle d’une voix suraigüe sans bouger les lèvres, un peu comme une ventriloque :
« Comme ? »
« Eh bien, par rapport aux autres, je passe pour un dingue. »
La pervenche s’en mêle :
« Passer pour un dingue aux yeux des fous, ça n’a pas d’importance. »
Le lévrier se grattant le cou :
« Faut pas prêter attention aux humains ordinaires, ils n’ont rien dans le crâne, tout ce qui n’est pas comme eux, banal, les horripile et les rend racistes ! »
Le perroquet ajoute, pendu tête en bas à un barreau :
« L’homme est un animal qui s’ignore, il ne parle pas avec les autres animaux parce qu’il est imbu de sa soi-disant supériorité mais dans le fond c’est le plus con de nous tous ! »
Après un silence éloquent, je tente un timide :
« Il y a un autre inconvénient majeur … »
Tout le monde se tait. Le journal tremblote plus fort. Le chien fait un pet malodorant mais en harmonie avec sa puanteur naturelle. Le perroquet s’épouille, tata Baluchon renifle bruyamment et Pervenche remet l’oiseau qui pend sur son chapeau. La fée Carabistouille se lève et prend une revue de mode sur la table basse et se rassied en silence.
Moi : « Ça ne vous intéresse pas de savoir ? »
La voix de la Mamma se fait entendre pour la première fois. C’est une voix d’outre tombe, une voix glacée comme un iceberg qui vous donne des frissons jusque dans les tibias :
« On le sait déjà. »
Vlan !
Je me renfrogne et garde pour moi mes extrapolations.
Au bout d’un moment, tata Baluchon demande :
« Lafleur, vous avez fait des progrès depuis la dernière fois ? »
J’attends de voir qui est ’Lafleur’ !
Le vieux monsieur que j’ai surnommé ‘le singe’ ouvre enfin la bouche. Sa voix est solennel, sourde, lente, avec des pointes d’accents aigües qui me font penser à des baïonnettes :
« Affirmatif ! Le docteur fait du bon boulot, bonne tactique, fine mouche et Scaramouche. »
Le chien : « Ouah ouah … gaaaarde à vous ! »
« Merci monsieur le ministre de la défense. » Les congratule tata Baluchon.
Tata Baluchon : « Et vous monsieur Mamadou Pape Ben Jamal Al Arabia, mon cher ministre de l’économie, qu’en pensez-vous ? »
La Pygmé lui répond de derrière son journal :
« Un peu cher, monsieur le président, mais ça vaut le coup si on tient compte du retour sur investissements ! »
Monsieur le président ! ? voilà la tata devenue un monsieur !
Le président : « Et vous madame la ministre de l’écologie ? »
La Pervenche avec son chapeau aux oiseaux lui répond :
« Certes, ça manque un peu de vert mais le respect de la nature est présent, nul ne peut le nier ! … surtout dans le jardin ! »
Le président : « Madame Pouzzi, ma très chère ministre de la jeunesse et des sports, vous avez bien un avis ? »
La Mamma se fend d’un généreux : « Euh …. »
Et le perroquet du Gabon la soutient d’un : « On a connu mieux …. Mais c’était plus cher ! »
Ça n’a pas l’air de faire plaisir au président qui se mouche très bruyamment !
Le président : « Il ne reste plus que vous, madame la ministre de la culture qui n’ayez pas donné votre point de vue ! »
La fée Carabistouille se lève, solennelle et constipée : « Comme disait Jean-Patrick Valesoleil, ‘les prix du carburant suivent souvent la courbe des produits minéraliers qui dépendent de l’extraction en mer du Nord avec la dimension subséquente de l’anthropomorphisme périculaire circonvulatoire des instituts de conservation des arts séculaires.’
Et je suis du même avis ! »
Le président : « Ouais ! Pas la peine de se demander pourquoi je vous ai mise à la culture ! Au prochain remaniement, je vous mets à l’agriculture ! »
Le chien se lève, s’ébroue et dit : « Jean-Patrick Valesoleil est un con ! »
La fée Carabistouille lui rétorque : « C’est celui qu’il l’dit qu’y est ! »
Le président : « Je suis bien déçu, je ne vous entends pas parler de l’emploi ! ».
Le pygmée : « C’est Lamaison la ministre du travail. »
Le président : « L’emploi est l’affaire de tous, c’est la priorité des priorités je veux créer une commission chargée de trouver de nouvelles voix contre l’emploi pour le travail et le chômage. »
Le pygmée : « Vous voulez dire contre le chômage et pour l’emploi ! »
Le président : « Au lieu de faire le malin, débloquez-moi des crédits pour ma commission anti-chomedu ! »
Le pygmée : « Où voulez-vous que je trouve l’argent, les caisses sont vides et l’écologie nous empêche d’exploiter nos mines de protoxyde d’azote ! »
La Pervenche ministre de l’écologie avec son chapeau aux oiseaux lui répond : « Vous vous croyez drôle avec votre gaz hilarant (*) ? »
Le président : « Vous n’avez qu’à prendre l’argent des militaires qui ne servent à rien en temps de paix ! »
Le singe : « Prenez garde que la Russie ne nous fasse le coup de la Crimée, vous savez bien que les slaves ont le sang chaud et le vin mauvais. Dépouiller la défense c’est livrer la France aux convoitises des tyrannies. »
Le pygmée revient à la charge : « De toute façon, vous savez bien, monsieur le président, que le patronat préfère que l’État paie le RSA aux inactifs plutôt que de leur donner du travail qui coûte plus cher à cause des cotisations sociales, des RTT et des congés payés. »
Le président : « ce n’est pas faux, mais il faudrait que les patrons paient le RSA plutôt que le gouvernement. »
Vous vous imaginez bien que je suis dans mes petits souliers, je me demande de quoi il retourne, si c’est du lard ou des cochonnailles ?
La porte s’ouvre le la blonde bleue appelle : « Monsieur Yfig »
OUF ! Sauvé par le gong, par la blonde peroxydée aux yeux bleus cérulés.
(*) le protoxyde d’azote est aussi appelé gaz hilarant.
1 EXT.DAY PLACE SAINT ANDRE
A sunny shine day with blue blue sky.
At the foot of the statue of Bayard
A small band of tourists expecting their guide come
out of the restaurant where they ate and drank well with full stomachs.
They are dissipated and dispersed.
Vincenzo arrives late, his hands in his pockets,
haranguing noisy visitors to gather them for the tour.
1 VINCENZO
Hello! Hello! Messieurs, Mesdames , ladies and gentlemen please come closer to me, I am your guide
...
Tourists gather by inciting each others ...
2 FIRST TOURIST
Well, you 're ten minutes late!
3 VINCENZO
Yes, but you 're not going to regret this.
Well, is everyone here ?
4 TOURISTS
Yes yes yes we are here, we all are there!
5 SECOND TOURIST
Oh no , I'm not here ah ah ah !
6 VINCENZO
Ladies and gentlemen and others, let me introduce myself,
I am Vincenzo your guide and I'll be showing you our charming city ...
or at least a part because ... it is huge !
Tell me ! Have you eaten well, enjoyed your meal, at least ?
7 TOURISTS
Oh Yes, it was good, very good ...
8 FIRST TOURIST
We had a ‘gratin Dauphinois’ delicious!
9 VINCENZO
Good!
I'll start by talking about Grenoble‘s origins.
It started back to in antiquity to the time when
Grenoble was called ' Cularo ' 50 years before Jesus Christ.
Cularo was built by the Gauls, or Celts called : Allobroge, if you prefer ...
(… He is interrupted by a tourist ...)
10 SECOND TOURIST
( grinning mockingly )
What does “Cularo” mean?
11 VINCENZO
Do not worry , I do leave no stone unturned , I will tell you all and even more if
that’s what you want ... but ... do not ... stop me , OK ? !
12 TOURISTS
( In chorus)
OK !
13 SECOND TOURIST
( makes a grimace)
14 VINCENZO
Where was I ? Ah ... yes , Cularo
... Well, now, later on we will see a vestige of the Roman enclosure
built in 290 after Jesus Christ , rue Lafayette .
A century later , Cularo became Gratianopolis then finally,
it got it’s name Grenoble in the XIVth century.
Before leaving this place, I want you to noticed this statue is that of Peter Terrail seigneur de Bayard called the “Knight without fear and without reproach. "
From a family of gentry, Bayard page was in the court of Charles the 1st
before being called to serve Kings Charles VIII , Louis XII and François 1er Francis I. ........
Come on, forward a little , If you’ll follow me, we’ll get started...
15 THIRD TOURIST
Mr. Vincenzo , please do not walk too fast, we are old and lame!
16 VINCENZO
Whomever If you can’t walk you can stay there. This is where we’ll finish the tour
(Some tourists grumble, some seek a bench or
something to sit their ass on.
Some wander off.
Vincenzo advance to Hector Berlioz street without realizing
he has lost his tourists and he is talking to no one.)
2 EXT.DAY LEAVING THE PLACE SAINT ANDRE
17 VINCENZO
On your left college Saint André and above you’ll notice the famous St. Andrew’s Bell Tower
Collegiate Church of Saint Andrew, on your right a theater and on your left the old Roman tower of Grenoble ...
( looking behind him ... he
stops and waits )
But ... I can’t believe it ! Go go, Macte animi, a little effort !
( when aggregated )
look at this Roman remains and ...above, there, you see, it is called a watchtower !
(A lady is surprised ...)
18 THE LADY
This is a Roman watchtower ?
19 VINCENZO
No, it was to see if you were listening !
FADE
3 EXT.DAY AT THE END OF THE STREET BERLIOZ
Vincenzo stops and waits for the stragglers to catch up.
20 VINCENZO
Look !
( He shows the mountains and the cable )
You see the mountain? Well we have a saying that goes :
" When you see the top of the mountain it is that it will rain
When ... you cannot see the top the mountain it is that it’s raining ! "
(Some tourists complacently laugh at the joke but ....)
21 SECOND TOURIST
And Cularo ... what does it mean ?
22 VINCENZO
I promised to tell you and I will tell you ... if you are wise,
good! Follow me , let us stay in the shade of the trees and
I’ll tell you a little more about Grenoble ...
4 EXT.DAY IN THE SHADOW OF LARGE TREES PARK CITY
Everyone ( what is left ) gathers around the guide.
23 VINCENZO
I must relate you the legend of Munatius Lucius Plancus which took place in May 43 BC,
saying that he came from the city of Lyon, which he founded and that he built a bridge
within only one day on the Isere river for laying siege of Cularo.
The St. Lawrence Bridge stands today on the site of the original bridge.
24 SECOND TOURIST
And what does it mean Cularo ?
25 VINCENZO
You, When you have something stuck in your head ! ...
Once the city was conquered, the inhabitants had to pay taxes to Rome.
In 379 , Emperor Gratian transformsed the vicus of Cularo into the city he named Gratianopolis .
Its name was changed to Graignovol and Grenoble after that there was associated word
on the orders of the noble king of France the owner of Dauphiné .
The city was renamed to Grelibre during the French revolution went back to Grenoble
It’s current name under Napoleon .....
Come on, let us walk a little and cross the shadowed side of the city Park ...
FADE
5 EXT.DAY AFTER PARK CITY (RUE BRESSIEUX )
Vincenzo expects the group to unite around him.
26 VINCENZO
I 'll talk about Grenoble(‘s) personalities.
We have already seen earlier the statue of Knight Bayard. Jacques de Vaucanson invented the loom weaving in the eighteenth century that was the pride of the heyday of Grenoble as will be much later the white coal ...
27 FIRST TOURIST
( interrupts the guide)
Sir, sir ...
28 VINCENZO
Yes ?
29 FIRST TOURIST
What is white coal ?
30 VINCENZO
The electricity produced by the dams , hence the name white coal as opposed to black (coal that you burn).
Well I will pick up where I was ...
On January 23, 1783 Henri Beyle was born in Grenoble ...
Henri Beyle, do you know whom he was ?
(Tourists have an interrogative look , puzzled when suddenly a
lady exclaims : )
31 THE LADY
Ah yes, I think he is Alexandre Dumas !
32 VINCENZO
( shocked embarrassed )
Well ... no, Alexandre Dumas, is Alexandre Dumas and Henri Beyle is better known under the name of Stendhal ...
you know ... the Charterhouse of Parma .... The Red and the Black ...
33 SECOND TOURIST
And ... Cularo !
34 VINCENZO
(ignores the remark)
Born in the nineteenth century in the quarter of cross Saint André was born the great composer Hector Berlioz.
Then, in the late nineteenth century Champollion was born here.
He is best remembered for having deciphered Egyptian hieroglyphics, thanks to the Rosetta Stone.
35 THE LADY
And Alexandre Dumas, where was he born ?
36 VINCENZO
Not in Grenoble ! But the triple Olympic medalist Jean- Claude Killy , yes!
Alright, now let’s keep moving
( He turns on his heel and goes quickly in order to avoid the question of the lady)
FADE
6 EXT.DAY AT THE END OF THE STREET BRESSIEUX
Vincenzo, as always, expects the tourists to congregate.
37 VINCENZO
Here we come to Grenette the oldest and busiest place in Grenoble.
Let's talk about our Grenoble nowadays ... Do you know, for example, that Grenoble is the largest flat city in the middle of France‘s mountains ?
Stendhal said ... " after each street a mountain . "
This is a town of nearly 500,000 people counting three universities with more than 60,000 students , the school of international management,
new engineering schools, several public research centers and private’s ones, particularly oriented to new technologies such as the synchrotron MINATEC LETI .
The most of these organizations research are concentrated in the north of Grenoble in what is called the scientific polygon
...
38 SECOND TOURIST
And pretty women, where are they ?
39 VINCENZO
(ignore the question)
And ... that is where in Grenoble that the 40th Olympic's Games were organized in 1968 .
On the other hand, In the city, you’ll find many museums, of which you can look up the coordonnées at the Office of Tourism.
You see, now We’re going to head ourselves on Felix Street Poulat to the church Notre-Dame of Hopes , but I want to show you something else, just in front of this church...
40 THIRD TOURIST
Do we have much farther to go ? My feet hurt !
41 VINCENZO
You can stay here, if you want , we will pick you up when we come back.
42 THIRD TOURIST
Okay ... Germaine , you stay with me ?
Vincenzo goes and the others follow.
FADE
7 EXT.DAY AT THE 5th STREET FELIX POULAT
those who have not abandoned the tour finds themselves in front of the church.
43 VINCENZO
Here is the place that I wanted to show you , it is called
" Building of the Elephants" elephants were put there in memory of
the famous crossing of the Alps by Hannibal's elephants in 218 BC.
44 THE LADY
This house does not look so old !
45 VINCENZO
( completely taken aback but eager to answer )
Oh you know , the mayor has made sure that the city’s heritage is well-maintained !
FADE
8 EXT.DAY PLACE SAINT ANDRE
Tourists are all found at the foot of the statue of Bayard to catch their bus.
46 VINCENZO
Well ladies and gentlemen,
The tour is over , you can go home, and I hope you will come back to Grenoble.
Thank you for not forgetting the guide.
(Some tourists slip a coin in his hand.
Upon leaving , he apostrophize the group for the last time : )
47 VINCENZO
In fact, I almost forgot ...
Cularo , it comes from the Gallic and word still exists in the “patois du Dauphiné” (or the Dauphine dialect).
' Courla ' means ' squash ' the vegetable.
Goodbye everyone!
( he goes waving to them)
END
Cast List:
YFIG 30
NUTS 2 9
ENDIVE 2 7
NUTS 1 6
ENDIVE 1 3
MATCH 1
NUTS 3 1
COMTÉ 1
SHALLOTS 1
1 INT. APARTMENT HONFLEUR - DAY
Yfig installs on the small coffee table , a bowl resting on
a piece of newspaper to collect walnut’s shells and their
bursts and a basket half filled with walnuts . Grabbing the
remote, he puts the TV on mute, in background if you prefer.
Ass in the TV chair, he grabs the first walnut and using a
knife with short but strong blade , he begins to disembowel
it to remove the delicious creamy kernels. When he
positioned the tip of his knife into the walnut slot, he
hears an unknown voice saying :
1 NUTS 1
Hééééééé! Hoooooo! stop, noooooooo!
?
2 YFIG
(very surprised, shocked!)
???????????
It is you who is speaking?
3 NUTS 1
Ouch! you’re nuts! ? it hurts,
remove your knife immediately!
4 YFIG
(to himself aside but strong enough
to be heard by the TV)
I have to sleep, I am making a kind
of nightmare ....
5 NUTS 1
Ouch ! I tell you, withdraw the
blade of my ass, you hurt me by god
!
6 YFIG
(aside)
An atheist nuts! It does not put an
uppercase to ’god’!
7 NUTS 1
Withdraw the blade or I’ll ...
8 YFIG
You’ll make me what?
9 NUTS 1
I sue you for physical torture!
10 YFIG
But stop a while messing around, a
walnut is not a being, it is a
fruit, a walnut does not speak a
walnut it closes its mouth ...
And presto, with a jerk, he separe both shell portion to
reach the heart tender and tasty of walnut. )
11 NUTS 1
(it lets out a piercing cry of
pain and then shuts up)
12 YFIG
Who’s the boss! ?
After carefully separate the kernels of walnuts, he grabs a
second walnut ...
13 NUTS 2
((trembling like a leaf ...))
Noooooo pity, rip me not, I’m
young, I have a few good days to
live ... Pity!
14 YFIG
But what is this jest ?
15 NUTS 2
I saw what you did to Caroline,
please do not make me suffer the
same martyr ...
16 YFIG
You also going to sue me?
17 NUTS 2
No, I will not do anything, I will
not anger you, but spare me, rather
take another walnut, older than me
who has the right to die with
dignity ...
18 YFIG
An old stunted walnut tasting like
cardboard, that’s what you want me
to put in my salad?
19 NUTS 2
Ah! Because you make a salad?
20 YFIG
Yeah, why do you think I break
walnuts?
21 NUTS 2
But what kind of salad?
22 YFIG
A walnut salad.
23 NUTS 2
There’s only walnuts in your salad?
24 YFIG
Oh no, nuts are only some tasty
ingredients to make an endives
salade sweet and slightly bitter.
25 NUTS 2
But .... have You checked that you
had enough endives ?
26 YFIG
You think I am stupid ?
27 NUTS 2
No, not at all, but ... I was
thinking like that, it would be
beastly to peel nuts if you do not
succeed to make endive salad, as
walnuts, once opened, their little
hearts wither, shrivel, age and end
up taking a nasty taste like
cardboard.
28 YFIG
Yep! Don’t move, I cast a glance in
the fridge ...
Of course, he finds the endive package that he stored there.
He grabs it and opens it. He grabbed an endive and passes it
under cold water to wash ... when ...
29 ENDIVE 1
Ahhhhh! It’s cold!
30 YFIG
((aside ... amazed))
But ! You realize? A endive that
talks ! I’m going crazy or what???
31 ENDIVE 1
Please, stop, water’s too cold!
32 YFIG
If this is a joke, it is in very
bad taste!
(He picks a bowl in the
cupboard, a sharp knife in the
drawer and begins to cut the
endive into strips ...)
33 ENDIVE 1
(Pushes a great shrill and
desperate cry ! He grabs one
second endive and places it
under the tap to clean ...)
34 ENDIVE 2
(pleads)
Please, do not make to me what you
have done to my friend Julie, do
not cut me like a sausage , I do
not wanna die , I’m too young ...
Yfig interrupts .
35 YFIG
Do you intend to replay me the
walnut trick ?
36 ENDIVE 2
What is the " walnut trick "?
37 YFIG
Forget it!
38 ENDIVE 2
Why do you want to slice us?
39 YFIG
To make my salad, by Jove .
40 ENDIVE 2
What is it like salad?
41 YFIG
Endive salad with walnuts and
Comté.
42 ENDIVE 2
What is it ’Comté’ ?
43 YFIG
Well ... French cheese.
44 ENDIVE 2
And you have checked that you have
any?
45 YFIG
Ah ! I catch you in the act of
plagiarism , you’re making me the
walnut trick !
46 ENDIVE 2
And if you do not have a Comté ?
47 YFIG
It’s starting to piss me off !
He opens the fridge , grabs the county, and rips the
packaging .... the cheese cries
48 COMTÉ
NOOOOOO Please, do not behead me ,
I do not wanna die ...
49 YFIG
((surprised, he drops the
cheese. ))
Doggone non god ! What the fuck !
((He pinches himself ... ))
Ouch! But it’s painful, I do not
sleep , it’s crazy ... yes, that’s
it, I’m going crazy ...
He throws a quick look around him 360 ř without moving his
body ... He is in the kitchen, on the worktop the first bowl
of chicory , the second endive is lying down next to the
bowl on the other side , cheese he dropped ... and in the
lounge, on the coffee table the basket of nuts and a
container with two kernels and nuts on the table.
50 YFIG
(talking to himself)
There’s something wrong! But what?
So he sees the photophore on the mantel ... He goes to the
fireplace, install a brand new candle and catches the
matchbox. He takes a match, but being near to ignite it, the
match exclaims ...
51 MATCH
NOOOOOO, please, do not scratch me,
I do not want to burn, not already,
let me live a little ...
52 YFIG
Well, then, enough is enough!
He leave himself fall in the chair, closes his eyes and
falls asleep.
53 YFIG
(awaking)
How long have I been asleep? ...
Nothing has changed.
Nuts are ahead him and from far, he sees the endives’
package , the bowl and the Comté on the working plan of the
kitchen. He grabs the second walnut and a knife ...
54 NUTS 2
NOOOOOO pity, do not disembowels
me, I do not want to die ....
55 YFIG
((determined not to let
himself die of hunger ...))
Sorry, my dear, but it’s you or me!
Crac, he bursts it, she screams, he pulls out the beautiful
kernels and grabs the next walnut screaming ...
56 NUTS 3
NNNNNNNNOOOOOOOOOOOOO ...
Crac, crac, crac ... he guts, he dissects, he beheads, he
slices ... he hashes yelling, screaming, sobbing ...
57 YFIG
Good! Where are the shallots .....
In the cupboard one can hear shallots sobbing ...
58 SHALLOTS
no, no, mercy, pity we do not want
to die, please, do not peel us ...
59 YFIG
(Totally demotivated, he goes
to the door)
Good! I’m going to eat at the
restaurant ... there, at least,
everything is already dead in the
plate !
Cast List: VINCENZO 26 SECOND TOURISTE 7 LA DAME 4 PREMIER TOURISTE 4 TROISIÈME TOURISTE 3 LES TOURISTES 3
1 EXT.JOUR PLACE SAINT ANDRÉ Au pied de la statue de Bayard Une petite troupe de touristes attend son guide ils viennent de sortir du restaurant où ils ont bien bu et mangé. Ils sont dissipés et dispersés. Vincenzo arrive en retard, les mains dans les poches. Il va haranguer les visiteurs pour les rassembler pour la visite. 1 VINCENZO Hello ! Hello ! M’ssieurs dames, approchez-vous, je suis votre guide ... Les touristes se regroupent en s’interpellant les uns les autres ... 2 PREMIER TOURISTE Ben vous êtes en retard, ça fait dix minutes qu’on attend ! 3 VINCENZO Oui, mais vous n’allez pas le regretter. Bon, tout le monde est là ? 4 LES TOURISTES Oui oui oui on est là, on est tous là ! 5 SECOND TOURISTE Ah non, moi je suis pas là ah ah ah !!! 6 VINCENZO Mesdames messieurs et les autres, je me présente, je suis Vincenzo votre guide et je vais vous faire visiter notre charmante ville ... ou en tout cas une partie ... parce qu’elle est grande ! Dites-moi ! Vous avez bien mangé, au moins ? 7 LES TOURISTES Oh Oui, c’était bon, très bon ...
2. 8 PREMIER TOURISTE On a mangé un gratin Dauphinois délicieux ! 9 VINCENZO Bon ! Je vais commencer par vous parler de Grenoble à ses origines qui remontent à l’antiquité au temps où Grenoble s’appelait ’Cularo’ moins 50 ans avant Jésus Christ. Cularo a été construite par des Gaulois, c’est à dire des Celtes appelés les Allobroges ... il est interrompu par un touriste ... 10 SECOND TOURISTE (rigolard, goguenard) ça veut dire quoi Cularo ? 11 VINCENZO Ne vous inquiétez pas, je ne laisserai rien dans l’ombre, je vous dirai tout et même plus si affinités ... mais ... il ne faut pas ... m’interrompre, OK ? ! 12 LES TOURISTES (En chœur) OK ! 13 SECOND TOURISTE (fait la gueule) 14 VINCENZO J’en étais où ? ... Ah oui, Cularo ... Eh bien, tout à l’heure, nous verrons un vestige de l’enceinte romaine construite en 290 après Jésus Christ, rue Lafayette. Un siècle plus tard, Cularo devient Gratianopolis pour définitvement s’appeler Grenoble au XIVéme siècle. Avant de quitter cette place, je tiens à vous faire remarquer cette statue qui est celle de Pierre Terrail, le chevalier « Sans peur et sans reproche ». Issu d’une
3. VINCENZO famille de petite noblesse, Bayard est page à la cour de Charles 1er avant d’être appelé au service des rois Charles VIII, Louis XII et François 1er. ........ Allez, on avance un peu, on va se dégourdir les jambes ... 15 TROISIÈME TOURISTE Monsieur Vincenzo, s’il vous plaît, ne marchez pas trop vite, nous sommes âgés et perclus ! 16 VINCENZO Ce qui ne peuvent pas marcher peuvent rester là, nous finirons la visite ici. Quelques touristes râlent, certains cherchent un banc ou quelque chose pour poser son cul. Les autres partent tranquillement vers ailleurs. Vincenzo avance vers la rue Hector Berlioz, sans se rendre compte qu’il sème ses visiteurs, il est en train de parler dans le vide avant de se rendre compte qu’il est seul. 2 EXT.JOUR QUITTANT LA PLACE SAINT ANDRÉ 17 VINCENZO Sur votre gauche, la collégiale Saint André et au dessus, le remarquable campanile de la collégiale Saint André, sur votre droite le théâtre et sur votre gauche l’ancienne tour romaine de Grenoble ... (regardant derrière lui ... il s’arrête et les attend) Mais ... c’est pas vrai ! Allez, allez, macte animi, un peu de nerf ! (une fois regroupés) regardez, ce vestige romain ... et en haut, là-bas, vous voyez, ça s’appelle une échauguette ! Une dame est surprise ...
4. 18 LA DAME C’est romain les échauguettes ? 19 VINCENZO Non, c’était pour voir si vous écoutiez ! FONDU ENCHAÎNÉ 3 EXT.JOUR AU BOUT DE LA RUE BERLIOZ Vincenzo s’arrête et attend que les traînards les ai rejoints. 20 VINCENZO Regardez (Il montre la montagne et le téléphérique) Vous voyez la montagne ? Eh bien nous avons un adage qui dit : "Quand on voit le haut de la montagne, c’est qu’il va pleuvoir ... quand on ne voit plus le haut de la montagne, c’est qu’il pleut !" Quelques touristes complaisants rient à la blague .... mais ... 21 SECOND TOURISTE Et Cularo ... ça veut dire quoi ? 22 VINCENZO Je vous ai promis de vous le dire et je vous le dirai ... si vous êtes sage ! Suivez-moi, nous allons nous mettre à l’ombre de ces arbres et je vais vous parler un peu de Grenoble ... 4 EXT.JOUR À L’OMBRE DE GRANDS ARBRES PARC DE LA VILLE Tout le monde (ce qu’il en reste) se regroupe autour du guide. 23 VINCENZO Il faut que je vous narre la légende de Lucius Munatius Plancus
5. VINCENZO qui prétend qu’en mai 43 avant JC, venant de Lyon qu’il a fondé, il aurait construit en un jour un pont sur l’Isére là où se trouve aujourd’hui la passerelle Saint Laurent pour attaquer et conquérir la ville de Cularo. 24 SECOND TOURISTE Et ça veut dire quoi Cularo ? 25 VINCENZO Vous, quand vous avez quelque chose dans la tête ! Une fois la ville conquise, les habitants durent payer des impôts à Rome. En 379, L´empereur Gratien transforme le vicus de Cularo en cité qu´il baptise Gratianopolis. Son nom se transformera par la suite en Graignovol puis Grenoble après que l’on y eut associé le mot noble en référence au roi de France, propriétaire du Dauphiné. La ville fut rebaptisée Grelibre à la révolution mais reprendra son nom actuel sous Napoléon..... Allez, promenons-nous un peu et traversons l’allée du parc de la ville ... FONDU ENCHAÎNÉ 5 EXT.JOUR AU BOUT DU PARC DE LA VILLE (RUE BRESSIEUX) Vincenzo attend que le groupe se réunisse autour de lui. 26 VINCENZO Je vais vous parler des personnalités grenobloises. Nous avons vu tout à l’heure la statue du chevalier Bayard. Jacques de Vaucanson inventera le métier à tisser au XVIIIe siècle qui fera les grandes heures de Grenoble comme plus tard la houille blanche ...
6. 27 PREMIER TOURISTE (interrompt le guide) Monsieur, monsieur ... 28 VINCENZO Oui ? 29 PREMIER TOURISTE C’est quoi la houille blanche ? 30 VINCENZO L’électricité, celle produite par les barrages, d’où le nom de houille blanche par opposition à la noire. Bon je reprends où j’en étais ... Le 23 janvier 1783 Henri Beyle voit le jour à Grenoble ... Henri Beyle, ça vous dit quelque chose ? Les touristes se regardent interrogatifs quand soudain, une dame s’exclame : 31 LA DAME Ah oui, je crois que c’est Alexandre Dumas ! 32 VINCENZO (estomaqué embarrassé) Ben ... non, Alexandre Dumas, c’est Alexandre Dumas et Henri Beyle il est plus connu sous le nom de Stendhal ... vous savez bien ... la chartreuse de Parme .... le rouge et le noir ... 33 SECOND TOURISTE ... et Cularo ! 34 VINCENZO (ignore la remarque du touriste) Au XIXe siècle naîtra à la côte Saint André Hector Berlioz le grand compositeur de musique. Puis, à la fin du XIXe siècle ce sera le tour de Champollion de naître. C’est lui, vous vous souvenez, qui déchiffrera les hiéroglyphes grâce à la pierre de Rosette.
7. 35 LA DAME Et Alexandre Dumas, il est né où ? 36 VINCENZO Pas à Grenoble ! Par contre, le triple médaillé olympique Jean-Claude Killy, oui ! ... Allez avançons un peu ... (Il tourne les talons et s’en va vite pour ne pas répondre à la question de la dame) FONDU ENCHAÎNÉ 6 EXT.JOUR AU BOUT DE LA RUE BRESSIEUX Vincenzo attend comme toujours que les touristes se rassemblent. 37 VINCENZO Nous voilà arrivé place Grenette, la plus ancienne et la plus fréquentée place de Grenoble. Parlons un peu de Grenoble de nos jours ... Savez-vous, par exemple, que Grenoble est la ville la plus plate de France en plein milieu des montagnes ? ... Stendhal disait : "au bout de chaque rue une montagne". C’est une agglomération de près de 500.000 habitants comptant trois universités (avec plus de 60 000 étudiants), une école internationale de management, neuf écoles d’ingénieurs, plusieurs centres de recherche publics et privés, tournés notamment vers les nouvelles technologies (synchrotron, MINATEC, LETI). La plupart de ces organismes de recherche sont concentrés au nord de Grenoble dans ce que l’on appelle le polygone scientifique ... 38 SECOND TOURISTE Et les petites femmes, elles sont où ?
8. 39 VINCENZO (ignore la question) ... et c’est à Grenoble qu’ont été organisés les 40e jeux olympiques en 1968. La ville, d’autre part, compte de très nombreux musées dont vous trouverez la liste à l’Office de Tourisme. Vous voyez, maintenant, nous allons aller là-bas, dans la rue Felix Poulat, c’est Notre Dame de l’Espérance, mais je veux vous montrer autre chose, juste en face ... 40 TROISIÈME TOURISTE C’est encore loin ? On a mal aux pieds ! 41 VINCENZO Vous pouvez rester là, si vous voulez, on vous prendra en revenant. 42 TROISIÈME TOURISTE Bon d’accord ... Germaine, tu restes avec moi ? Vincenzo s’en va les autres suivent. FONDU ENCHAÎNÉ 7 EXT.JOUR AU 5 DE LA RUE FÉLIX POULAT Le reste du groupe (ceux qui n’ont pas abandonné la visite) se retrouve en face l’église. ( https://www.google.fr/maps/@45.189965,5.725623,3a, 75y,1.32h,96.26t/data=!3m)!1e1!3m2!1sMaIrKB18CjLrsUH2d2YyTA!2e0 43 VINCENZO Voilà, c’est cet immeuble que je voulais vous montrer, on l’appelle "l’immeuble aux éléphants" et les éléphants ont été mis là en mémoire de la fameuse traversée des Alpes par les éléphants d’Hannibal en 218 avant JC.
9. 44 LA DAME Elle n’a pas l’air si vieille que ça cette maison ! 45 VINCENZO (complètement interloqué mais désireux de répondre) Oh vous savez, le maire fait très attention à l’entretien du patrimoine de la ville ! FONDU ENCHAÎNÉ 8 EXT.JOUR PLACE SAINT ANDRÉ Les touristes se retrouvent tous au pied de la statue de Bayard pour reprendre leur car. 46 VINCENZO Eh bien mesdames et messieurs, la visite est terminée, vous allez pourvoir rentrer chez vous et j’espère que vous reviendrez à Grenoble. Je vous remercie de ne pas oublier le guide. Quelques touristes glissent une pièce dans la main de Vincenzo. Au moment de partir, il apostrophe une dernière fois le groupe : 47 VINCENZO Au fait, j’allais oublier ... Cularo, ça vient du gaulois et le mot existe encore aujourd’hui dans le patois du Dauphiné. ’Courla’ veut dire ’courge’. Au revoir tout le monde ! (il part en leur faisant des signes de la main (wave) ) FIN
J’arrive au restaurant : « le bigorneau », fameux resto de fruits de mer sur la corniche sud de Honfleur.
Vous le connaissez peut-être ?
C’est un bâtiment construit sur pilotis qui avance sur la mer (« les pieds dans l’eau » comme on dit dans le reg).
On descend par un grand escalier en bois vers la partie du restaurant fermée et en traversant cette partie, on arrive sur un ponton en bois dont les pattes sont caressées par les vagues fougueuses qui font un clapotis perpétuel abasourdissant quand la tempête gronde aux équinoxes de novembre.
Le soir, quand le foehn souffle son souffle chaud et mouillé iodé sur le golf de l’estuaire, la terrasse maritime est éclairée de grands flambeaux rustiques aux flammes dansantes et tremblotantes qui donnent une ambiance ésotérique au ponton sur lequel les tables recouvertes de nappes blanches attendent sagement les panses affamées.
Chacune des ces tables immaculées est éclairée par des chandelles colorées et aromatisées, ornée de petits vases de fleurs des champs aux fragrances normandes et rurales.
Au ras de l’eau, au loin, les lumières scintillantes et sautillantes du port du Havre dansent en cadence avec les feux des navires enluminés sur leur erre et les éclairs du phare de la Hève.
C’est paradisiaque … et plus si affinités.
Je trouve une petite table pour deux le long de la rambarde fraîchement repeinte au vernis marine résistant aux UV.
J’e m’assieds, j’attrape la serviette drap qui recouvre mes cuisses et descend jusqu’à mes godasses, je me sers un verre de château d’eau que j’avale cul sec (par la bouche hè !) et je tape dans la petite assiette en carton à amuse-gueules des pistaches (poils au patriarche) … hi hi hi ! je me fais rire tout seul …. Je suis de belle humeur !
Dans ce décor de rêve de cinéaste, le client hypnotisé se laisse aller au spleen romantique et oublie la réalité de son compte en banque.
Les consommateurs s’émulent les uns les autres et c’est à qui commandera le plat le plus extatique, le plus onéreux.
Comme je suis interdit bancaire, je ne risque pas de tomber dans ces travers pécuniaires lapidaires.
Après un rapide inventaire de mon portemonnaie qui contient un billet de 5 €, je prends en main le menu pour faire le rapport entre mes moyens financiers et les tarifs pratiqués par le commerçant cinq étoiles (au guide du roublard).
Foutre dieu !
Même la bouteille d’eau, article le moins cher de la carte, est à 6 € !
Que faire ?
J’ai fini les pistaches et vidé la carafe … je me suis mouché dans la serviette …
Et si je faisais le coup des toilettes ?
Je fais semblant d’aller pisser et je me tire en loucedé …
« Et pour monsieur ? »
Merde ! le serveur est là avant que j’aie eu le temps de mettre mon plan B en œuvre ….
« Vous avez choisi monsieur ? »
« Si vous ne mettez pas la virgule après ‘choisi’, ça change le sens de la phrase » lui rétorque-je docte.
« Pardon ? »
« Non, rien, apportez-moi une bouteille de château Libertas, une douzaine d’huîtres de Dunkerque et des bigorneaux de Porto. »
« Et après ? »
Le con ! s’il savait que je n’ai que 5 € il n’insisterait pas !
« Je prendrai votre feuilleté de saint-Jacques de Compostel aux petits harengs de Camargue sur lit de feuilles d’érables du Japon.»
Il s’en va, cahin, caha car il boîte depuis qu’enfant il s’est fait bouffer une moitié de cuisse par un requin jaune du Maroc.
Merde de merde de merde me dis-je en aparté mais pas trop fort pour que les voisins ne m’entendent pas et ne s’inquiètent pas de ma schizo !
Justement, le couple à ma droite, des américains du Montana (je les reconnais à l’accent) sont énervés. Un couple d’Anglais de Manchester vient de s’attabler à leur gauche et ça ne leur plaît pas du tout. Les anglais et les amerlocks, c’est chiens et chats, ils ne peuvent pas se piffer les uns les autres !
« On était là les premiers » dit la dame « c’est à eux de changer de table … »
« C’est les plus gênés qui s’en vont » lui répond ex abrupto le mari (un gros gardien de vaches (cowboy) mal embouché).
Le serveur dépose devant moi un énorme plateau d’huîtres et de bigorneaux sur un trépied en inox luisant comme des pare-chocs de belle américaine.
L’américaine voisine se lève et ses gros pare-chocs viennent heurter le serveur qui s’en trouve déstabilisé et dans un geste pour se rattraper à quelque chose me renverse le plateau plein de glace, d’huîtres et de bigorneaux sur le thorax !
Je me lève en sursaut et en criant !
Le serveur s’excuse vaguement, ramasse tant bien que mal les ingrédients du plateau pour remettre le tout sur le trépied pare-chocs !
C’est le bazar, les bigorneaux trempent dans les huîtres qui clapotent dans la glace fondue ….
Je suis si abasourdi que j’en oublie de faire valoir mes droits de client respectable et honnête (jusque là).
« Tiens ! Tu peux toujours courir pour le pourboire » me dis-je, vengeur, en aparté.
Faisant contre mauvaise fortune bonne figure, je me tartine de beurre avec largesse un toast qui a échappé au désastre et je chope une huître n’ayant pas trop mauvaise figure ni infortune.
Je glisse le couteau à poisson sous l’huître pour lui décolleter le pied et …
« NOONN pitié, ne me décollecte pas le pied, je suis encore vivante, je ne veux pas mourir, pitié, pitié, pitié … »
De stupeur ébahie je laisse tomber couteau et huître, me lève en tornade et me précipite vers la sortie.
Je suis intercepté par le serveur qui me colle au mur et me dit dans un souffle si alcoolisé que je tombe saoul sur le champ :
« Où qu’y va comme ça le client pressé ? Il a pas payé l’addition ! »
Je me doute bien un peu que m’a réponse ne le calmera pas mais je n’en trouve pas d’autre !
Je bégaie :
« L’huître … elle veut pas … elle parle … elle dit qu’elle ne veut pas être mangée !!! »
« Oh ! Mais il est très inventif ce petit monsieur ! il a rien trouvé de mieux pour partir sans payé ? »
« Mais … mais …. Mais je je je vous jure …. Elle parle !!! »
« Allez, sors ton fric avant que j’appelle la police pour qu’ils te repêchent à la baille ! »
Et la police m’a repêché à la baille !
Quant à ce salopard de serveur il m’a piqué mon portemonnaie et a empoché mes 5 € comme pourboire !!!!
J’avais décidé de mitonner une salade d’endives aux noix du jardin et petits dés de Comté.
Cette idée saugrenue m’est venue en retrouvant au fond d’un placard planqué une bannette pleine de noix ramassées l’an dernier sous le noyer.
Dans ces cas là, j’aime à m’installer sur la petite table du salon, le cul dans le fauteuil télé, une écuelle pour collecter les écales posée sur un papier journal pour récolter les éclats éclatés pendant l’éclatement de la noix.
Vous voyez le tableau … bien entendu, dans ces instants relaxes, je mets la télé en sourdine, en fond sonore si vous préférez.
J’attrape la première noix et à l’aide un couteau à lame courte mais solide, j’entreprends de l’éventrer afin d’en retirer les cerneaux crémeux délicieux.
Au moment où je positionne la pointe de mon couteau dans la fente de la noix, j’entends une voix aiguë inconnue m’interpeller :
La noix (LN) : Hééééééé ! Hoooooo ! ça va pas, nooooonnnnn ! ?
Moi (M) : ???????????
Mettez-vous à ma place ! Y’a de quoi tomber de haut, même le cul dans le fauteuil !
Une noix qui parle !
M (poussant la pointe du couteau dans l’interstice) : C’est toi qui parle ?
LN : Aïe ! ça va pas, noooonnnn ! ? ça fait mal, retire ça tout de suite !
M (à moi-même en aparté mais suffisamment fort pour que la télé entende) : Je dois dormir, faire une sorte de cauchemar ….
LN (fort) : Aïe te dis-je, retire la lame de mon cul, tu me fais mal non de dieu !
M (en aparté mais …. ) : Une noix athée ! elle ne met pas de majuscule à ‘dieu’ !
LN (crie) : Retire cette lame ou je te …
M : Tu me quoi ?
LN : Je te fais un procès pour torture physique !
M : Mais arrête un peu de déconner, une noix n’est pas un être, c’est une juglandacée oléagineuse, une noix ne parle pas, une noix ça ferme sa gueule …
Et hop, d’un coup sec, je décollecte les deux partie de coque pour atteindre le cœur tendre et savoureux de la noix.
LN (elle pousse un cri perçant et douloureux puis se tait).
M : C’est qui le chef ! ?
Après avoir soigneusement séparé les cerneaux des coques, je chope une deuxième noix …
LN (tremblotante comme une feuille morte …) : Noooonnnnn pitié, ne m’éventre pas, je suis jeune, j’ai encore quelques beaux jours à vivre …. Pitié !
M : Mais c’est quoi ce sketch ?
LN : J’ai vu ce que tu as fait à Caroline, s’il te plaît ne me fais pas subir le même martyr …
M : Toi aussi tu vas me faire un procès ?
LN : Non, non, je ne ferai rien, je ne t’embêterai pas, mais épargne moi, prends plutôt une autre noix, plus vieille qui a le droit de mourir dans la dignité …
M : Une vieille noix toute rabougrie au goût de carton, c’est ça que tu veux que je mette dans ma salade ?
LN : Ah ! Parce que tu fais une salade ?
M : Ben oui, pourquoi crois-tu que j’écale des noix ?
LN : Mais c’est quoi comme salade ?
M : Une salade aux noix.
LN : Y’a que des noix dans ta salade ?
M : Ah non, les noix ne sont que des ingrédients gouteux qui exaucent le goût suave et légèrement amer de l’endive.
LN : Mais …. Tu as vérifié que tu avais des endives ?
M : Tu me prends pour un chicon ?
LN : Non, pas du tout, mais … je me disais, comme ça, que ce serait bête d’éplucher des noix si tu n’as pas d’endives pour faire la salade, parce que les noix, une fois ouvertes, leurs petits cœurs flétrissent, se racornissent, vieillissent et finissent pas prendre un vilain goût de carton.
M : Ouaip ! Bouge pas, je jette un coup d’œil au frigo …
Bien entendu, je retrouve le paquet d’endives que j’y avais mis la veille. Je l’attrape et je l’ouvre. Je saisis une endive et je la passe à l’eau froide pour la laver … lorsque …
L’endive (L) : Ahhhhh ! c’est froid !
Non mais ! Vous vous rendez compte ? Une endive qui parle ! Je deviens fou ou quoi ??????
L : S’il te plaît, arrête, c’est trop froid !
M (à moi-même, en aparté mais à voix haute et ferme) : Si c’est une blague, elle est de très mauvais goût !!!
J’attrape un saladier dans le placard, un couteau effilé dans le tiroir et je commence à découper l’endive en lamelles …
L : pousse un grand cri strident et désespéré puis se tait !
J’attrape une seconde endive et la place sous le robinet pour la nettoyer …
L’endive (L) (implorante) : S’il te plaît, ne me fais pas ce que tu as fait à mon amie Julie, ne me découpe pas comme un saucisson, je ne veux pas mourir, je suis trop jeune …
Je l’interromps …
M : Tu ne comptes tout de même pas me faire le coup de la noix ?
L : C’est quoi le « coup de la noix » ?
M : Laisse tomber !
L : Pourquoi veux-tu me saucissonner ?
M : Pour faire ma salade.
L : C’est quoi comme salade ?
M : Une salade d’endives aux noix et Comté.
L : C’est quoi du ‘Comté’ ?
M : Ben … du fromage.
L : Et tu as vérifié que tu en as ?
M : Ah ! Je te prends en flagrant délit de plagiat, tu me fais le coup de la noix !
L : Et si tu n’avais pas de Comté ?
Putain ! ça commence à me gonfler !
J’ouvre le frigo, saisis le comté, éventre le conditionnement et sors le fromage qui s’écrie
Le fromage (F) : NOOOONNN Pitié, ne me décapite pas, je ne veux pas mourir …
De surprise, je lâche le fromage.
M : Nom de dieu de non de dieu !!! C’est quoi ce bordel !
Je me pince …
M : Aïe ! Mais c’est dingue, je ne dors pas, c’est fou … oui, c’est ça, je deviens fou …
Je lance un coup d’œil circulaire tout autour de moi sur 360° sans que mon corps bouge …
Je suis dans la cuisine, sur le plan de travail le saladier avec le premier chicon, le deuxième repose à côté du saladier, de l’autre côté, le fromage que j’ai laissé tombé … et dans la salle, sur la table basse, le panier de noix et un récipient avec deux cerneaux et une noix sur la table.
M : (à moi-même …. Etc ….) : Y’a quelque chose qui cloche ! Mais quoi ?
C’est à ce moment exact que j’aperçois le photophore sur le manteau de la cheminée …
Je vais à l’âtre, place une bougie neuve et attrape la boîte d’allumette. Je prends une allumette, mais au moment de la gratter, l’allumette s’écrie …
Allumette (A) : NOOONNN, s’il te plaît, ne me gratte pas, je ne veux pas brûler, pas déjà, laisse-moi vivre encore un peu …
Bon, là, trop c’est trop !
Je me pose dans le fauteuil, je ferme les yeux et m’endors.
Combien de temps ai-je dormi … ?
Toujours est-il qu’à mon réveil, je me rends compte illico presto que tout est resté en état !
Les noix sont devant moi et de loin, j’aperçois le paquet d’endives, le saladier et le Comté sur le plan de travail de la cuisine.
J’attrape la noix …
LN : NOOONNN pitié, ne m’étripaille pas, je ne veux pas mourir ….
M (fermement décidé à ne pas me laisser mourir de faim…) : Désolé, ma belle, mais c’est toi ou moi !
Crac, je la craque, en extirpe les magnifiques cerneaux et attrape la prochaine noix qui hurle …
LN : NNNNNNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNN …
Craque, craque, craque … et que j’étripe, que je décollecte, que je décortique, que j’étête, que je décapite, que je saucissonne …
Bon ! Où Ai-je mis les échalotes …..
Au fond du placard, j’entends les échalotes qui sanglotent …
Les échalotes (E) : non, non, pitié, pitié on ne veut pas mourir, pitié, ne nous épluchez pas …
J’ai pris ma bagnole et je suis allé bouffer au resto … là, au moins, tout est déjà mort dans l’assiette !
Ça vous dirait de participer à l’aventure extraordinaire de la création d’un feuilleton radiophonique qu’on appellera « les aventures extraordinaires de tata baluchon » ?
J’ai besoin de votre voix. Vous pourrez ‘dire’ et interpréter un ou deux des personnages de ce feuilleton.
On mettra des chansons et des bruitages ..... et on mettra tout ça sur le web ... avant de le proposer à des radios ....
D'autre part, si vous souhaitez vous engager à différents autres niveaux comme :
la musique, l'illustration, le bruitage ..... etc ..... vous êtes bienvenu(e)s.
Titres des épisodes déjà écrits :
courts se situant à Paris
0 - Pilote (cliquez)
1 - Tata Baluchon organise des soirées libertines (cliquez)
2 - Tata Baluchon apprend le kungfu (cliquez)
3 - Tata Baluchon fait du babysitting (cliquez)
4 - Tata Baluchon donne des cours de philo
5 - Tata Baluchon se lance en politique
5 bis- Tata Baluchon en politique 2eme partie
5 ter- Tata Baluchon en politique 3eme partie
6 - Tata Baluchon surf dans internet
7 - Tata Baluchon gagne le premier prix
8 - Tata Baluchon experte en art contemporain
10 - Tata Baluchon explique l'économie de marché
11 - Tata Baluchon et la généalogie
12 - Tata Baluchon au salon de beauté
D'autres épisodes sont en gestation (dans la série courts à Paris) ....
Moyens courts hors Paris
31 - Tata Baluchon à st Tropez
32 - Tata Baluchon en Égypte
33 - Tata Baluchon au Soudan.
exemples de titre à venir dans cette sous série :
34 - Tata Baluchon espionne au service de sa majesté
35 - Tata Baluchon les pissenlits pas la racine
36 - Tata Baluchon sic transit gloria mundi
37 - Tata Baluchon chasse le kangourou
38 - Tata Baluchon saute en parachute sur Pretoria
etc ...
Liste des personnages :
Cette liste n'est pas exhaustive, elle inclut les locataires de l'immeuble mais n'inclus pas les personnages des séries à l'étranger ...
Tata Baluchon Madame Octavie BALUCHON
Propriétaires du 1er Jeannot et Jeannette Lapin Un bébé et une fillette de 3 ans
Docteur Patrack Elie
Son fils Patrick
Sa fille Rita
Docteur Jésus Delatrique
Sa femme Fadéla Delatrique
Voisine du 3ème G : Marie-Madeleine veuve Poignet remariée Couilloux
Propriétaire 3ème droite Sevy Dralliev
PROPRIÉTAIRE 5ÉME GAUCHE Julot Bogosse
Madame veuve Lepied (voir episode 3)