La vie de nos amies les bêtes enrichi notre conscience et notre intelligence. À poil à plumes et en écailles.
J’aime bien les documentaires animaliers, ils sont toujours pleins d’enseignements.
Tenez, les poissons chats, par exemple, ces hideux animaux qui vivent aux fonds des eaux opaques et se nourrissent de vermines, de cadavres en décomposition laissés par les crocodiles délicats qui ne consomment pas la chair trop putride.
Ces poissons là vivent et se développent sans trop de désagréments tant que les eaux sont hautes à la saison des pluies.
Ils parcourent les fonds, leur bouche suceuse fouissant la vase, les moustaches en bataille, tactiles et graciles, détectant à tâtons les mets qu’ils affectionnent.
Ils grossissent, font de la graisse et fraient puis pondent dans la vase qui bientôt redeviendra terre sèche et craquelée.
Les œufs résisteront jusqu’aux prochaines pluies.
Mais en attendant, voilà nos poissons chats, poussés par la sécheresse et le tarissement, entassés pêle-mêle dans un trou d’eau qui s’évapore un peu plus chaque jour.
Si on voulait faire un bon mot, on dirait qu’ils s’entassent comme des sardines.
Mais pour eux ce n’est pas drôle.
Frétillants comme des brèles pour se faire de la place ils deviennent des proies faciles pour tous les prédateurs qui s’en repaissent.
Les crocodiles et les horribles marabouts (d’ficelle) les dévorent sans cérémonies et quand ils sont repus et qu’il n’y a plus d’eau, les poissons desséchés forment une masse noire qui nourrira la terre en azote et minéraux.
C’est pas marrant la vie du poisson chat.
Être entassés, les uns par-dessus les autres, sans échappatoires, sans autre lieu où aller et se retrouver à la merci des prédateurs sans pitié, voilà la vie affreuse des poissons chats hideux.
OOOOOOHHHH ne voyez là aucune métaphore illustrant un comportement quelconque humain … non, les hommes ne mangent pas de ce pain là ! Les hommes sont, certes cruels, mais jamais ils ne massacreraient leurs prochains entassés dans la nasse comme des sardines.